lundi 9 avril 2012

Conclusion


Conclusion
  
Genèse 1-11 résiste à toute lecture évolutionniste. La symphonie de la création devient une cacophonie dissonante dès qu’on veut y introduire le thème majeur de l’évolution. Non seulement le style et le genre littéraire ne se prêtent pas bien à une lecture non-littérale, mais ils dévoilent justement le Dieu Créateur qui a inspiré ce texte bien avant toute cosmogonie postdiluvienne. Le cadre imposé de la chute et du déluge rendent impossible une lecture évolutionniste. Le sola scientia comme clé d’une nouvelle interprétation se cogne contre les affirmations claires de la Parole de Dieu. Etant Chrétiens, nous tenons à l’a priori de l’Ecriture. Le texte de Genèse 1 avec ses répétitions et ses refrains demeure réfractaire à une lecture autre que littérale. La phrase “Dieu dit” forme dix coupures réelles dans la progression de la formation du monde. La mention “selon sa sorte” enseigne positivement qu’il y a des barrières objectives entre les espèces, sans se fermer à une évolution à l’intérieur de ces espèces. La conclusion “Dieu vit que cela était bon”, et même “très bon” après le dernier jour de création ferme la porte à toute intrusion du mal et du péché avant la chute. Le reste de la Bible ajoute à cela l’émerveillement qu’inspire la création. L’évolution quant à elle n’inspire aucune adoration.
Le poids cumulé des arguments bibliques invoqués tout au long de notre texte est énorme. Mais il ne s’agit pas seulement du poids cumulé. Bon nombre des arguments soulevés constituent en eux-mêmes des raisons majeures et absolues contre l’introduction de la théorie de l’évolution dans l’histoire de la Genèse.
Le dieu de l’évolution n’est pas, et ne peut être, le Dieu de la création.
Réconcilier la Genèse, et avec elle l’ensemble du témoignage biblique sur les origines, avec la philosophie uniformiste qui sert de fondement à la théorie de l’évolution est totalement impossible. Comme nous l’avons dit, le sola scientia finira par dévorer le sola scriptura. Nous ne pouvons embrasser les prétentions de la théorie de l’évolution sans sacrifier, d’une façon ou d’une autre, la vérité de la révélation biblique. Le problème ne réside ni dans la Bible ni dans la science en tant que telles, mais dans notre choix d’une clé d’interprétation. Soit nous acceptons la Bible comme une révélation exacte de l’histoire originelle de notre monde et nous chercherons à interpréter les faits géologiques, paléontologiques, etc. selon les enseignements de cette révélation (le passé comme clé du présent), soit nous acceptons les prémisses de la théorie de l’évolution (tout est toujours resté pareil, le présent est la clé du passé, la sélection naturelle suffit comme explication de la transformation des êtres) et nous interpréterons la Bible à la lumière de cet a priori. Les résultats sont manifestes : soit nous construisons une géologie biblique, anathème aux yeux de la plupart des scientifiques d’aujourd’hui, mais en accord avec les faits, soit nous réaménageons la Bible pour lui faire dire ce qu’elle est censée dire selon une certaine science. Le risque de la première option est de nous exposer à la moquerie des hommes. Le risque de la deuxième option est de nous exposer à la moquerie de Dieu.
Car nous devons compter avec lui, et malheur à celui qui l’oublie ! La Bible nous avertit solennellement contre l’introduction de fausses doctrines. L’enseignement est un ministère à risque. L’apôtre Jacques écrit : Mes frères, ne soyez pas nombreux à assumer le ministère de l’enseignement (dans l’Eglise). Pensez-y; nous qui enseignons les autres, nous serons jugés d’autant plus sévèrement. (Jacques 3.1 Parole vivante) Nous entrevoyons quelque chose de ce jugement à la fin du livre de Job. Dieu y évalue l’enseignement de ceux qui ont la prétention de parler de lui ou pour lui : Après que l’Eternel eut adressé ces paroles à Job, l’Eternel dit à Eliphaz de Témân : Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez point parlé de moi avec droiture comme (l’a fait) mon serviteur Job. Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job et offrez pour vous un holocauste. Mon serviteur Job priera pour vous, et comme j’ai de la considération pour lui, je ne vous traiterai pas selon votre folie, car vous n’avez point parlé de moi avec droiture, comme l’a fait mon serviteur Job. (Job 42.7,8)
Voilà le risque : être traité selon notre folie par le seul Juge en présence. Et ce risque est loin d’être imaginaire. Un enseignement qui conduit à la négation de la chute conduit à la négation de l’Evangile. “L’Evangile selon Darwin” et l’Evangile de Jésus-Christ ne se trouvent pas du même côté de la barrière. Cela n’est pas une simple question de divergence de point de vue légitime. Ce pourrait être une question de vie ou de mort …

Cela ne veut pas dire que tout est donc simple. Renverser la géologie ou l’astronomie, pour ne parler que d’eux, afin de les reconstruire sur des fondements bibliques, n’est pas une sinécure. Que cela commence à être fait malgré le nombre restreint de scientifiques créationnistes, et malgré les fatwas de l’establishment scientifique est à la fois remarquable et une indication que les faits finiront toujours par parler pour eux-mêmes. Mais beaucoup doit encore être fait. [1] La science conventionnelle avec ses fonds importants et son appui inconditionnel auprès des médias et des pouvoirs politiques aura probablement toujours une longueur d’avance ici-bas. Cependant, in fine, le fondement de notre conviction profonde ne repose pas sur le travail scientifique, aussi important soit-il.
Nous bâtissons sur le fondement sûr de la Parole de Dieu. Comme nous l’avons déjà dit, c’est là que la démarche est inversée à celle de beaucoup de modernes. Au lieu de conclure des découvertes de la science qu’il faut réinterpréter le texte biblique, nous partons d’une saine exégèse de ce texte. Ensuite, nous cherchons si les faits de notre monde géologique, paléontologique et astronomique peuvent être interprétés dans le sens de la Parole de Dieu et, après cela, nous évaluons la probabilité des deux interprétations par rapports aux données. Nous avons la tranquille assurance que les faits donneront raison à la Bible.
Que la terre entière se mette à suivre une théorie, si la Parole de Dieu dit autrement —et elle dit autrement— nous tiendrons avec la Parole de Dieu. Sans cela, qu’y aurait-il encore comme avenir ?


[1] N’y a-t-il pas ici un défi à relever pour ceux et celles qui se trouvent encore avant ou au début de leur cursus universitaire ?