mardi 20 mars 2012

Avant-propos


Avant-propos

La question Création – Evolution demeure un point de litige pour tout lecteur de la Genèse. Le triomphalisme évolutionniste tel qu’il se distille dans les médias ne peut enlever au croyant un certain malaise. D’un côté, peut-on vraiment traiter le texte biblique de cette manière ? Mais de l’autre côté, si on continue à lire ce texte d’une manière “simpliste”, “naïve”, ne risque-t-on pas de se couper à tout jamais de ce que la science semble maintenir avec une belle unanimité depuis quelques 150 ans ? Ne risque-t-on pas de devenir inintelligible pour les hommes de notre temps ?
Quelle clé nous ouvrira l’Ecriture ? Doit-on interpréter la Bible à la lumière de la Bible, ou doit-on soumettre son interprétation aux lumières de la science naturelle ? Voilà la portée de ce petit livre. Mon propos n’est pas d’apporter des preuves scientifiques supplémentaires dans le débat entre création et évolution. D’autres sont éminemment mieux qualifiés pour cela. En tant que théologien, mon souci est l’interprétation de l’Ecriture. Que la science serve de clé d’interprétation aux textes du début de la Genèse devrait nous inquiéter. Car si le jour vient où l’on abandonnera la théorie de l’évolution, comme on a abandonné tant d’autres théories en vogue pendant un temps, les dégâts à la maison de la foi seront proportionnels à la mesure où sa lecture de la Bible était  conditionnée par cette théorie.
Le danger d’une subordination de l’interprétation de la Parole de Dieu aux dictats momentanés d’une certaine science est loin d’être imaginaire. Notre monde francophone y est exposé encore davantage par le manque de scientifiques non-évolutionnistes, et par la pression du consensus scientifique. Le culte de la Raison autonome, héritage des Lumières et de la Révolution, ajoute encore au danger.
Les digues du Catholicisme et du Protestantisme ont déjà largement cédé devant la marée évolutionniste. Celle de la mouvance évangélique commence à céder. Tristement, cela ne crée pas un mouvement de panique ou, mieux, de réveil. Peu sont ceux qui semblent discerner encore le coût d’une marée de ce genre. Comme si le débat ne concernait qu’une question marginale. Comme si l’on avait encore bien d’autres digues mieux fortifiées plus loin. Il n’y en a pas. La digue de la Genèse est la principale. Quand elle cède, il ne restera que de la rhétorique, des mots. La puissance sera partie. La gloire sera partie.
C’est ce qui constitue l’enjeu.

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